L'Athènes des
bords de l'Arve
En 1859, BONNEVILLE est sous
régime sarde. La ville possède un tribunal provincial situé dans les
locaux de l’hôtel de ville. Ce tribunal a deux chambres, pénale et civile,
et est composé de deux présidents, cinq juges titulaires, quatre juges
suppléants, un avocat fiscal (aujourd’hui appelé Procureur de la
République) et deux substituts. A cette époque, l’activité du FAUCIGNY est
l’une des plus importante de la Cour d’Appel de CHAMBÉRY.
1860, la région est annexée à la
FRANCE. Rapidement les magistrats réclament à l’avocat Michel DUFOUR,
nouveau maire de BONNEVILLE, de nouveaux locaux. En effet, l’hôtel de
ville devient trop étroit pour abriter à la fois le personnel de mairie et
celui de la justice. Mais la ville n’a pas les moyens financiers pour
agrandir son bâtiment et encore moins pour en bâtir un nouveau. L’occasion
d’obtenir des fonds se présente les 2 et 3 septembre 1860 lors de la
visite de l’empereur NAPOLÉON III et de l’impératrice EUGÉNIE. Le
souverain parcourant ce nouveau département français fait halte à
BONNEVILLE et s’enquiert des besoins de la ville. Michel DUFOUR en profite
pour demander entre autre un bâtiment judiciaire. L’empereur y consent.
Le premier projet est de
construire le palais de justice dans le prolongement de l’ancien hôtel de
l’intendance (aujourd’hui sous-préfecture). Le ministre de l’intérieur ne
veut pas de cette combinaison et il décide la construction d’un palais
neuf sur les quais. Michel DUFOUR avertit le ministre que l’état financier
de la commune ne permet pas d’apporter son aide, sauf une somme de 8 à 10
000 francs à la condition de placer dans le nouveau palais la justice de
paix et d’exonérer la mairie de toute dépense à l’avenir. Rapidement des
chantiers sont ouverts pour aménager le département. La construction du
palais se décide en hiver 1860 et devient l’oeuvre exclusive de
l’administration centrale par l’intermédiaire de la Préfecture.
En 1861, L.CHARVET DE LYON, est
désigné comme architecte. Par la suite il s’installera à ANNECY et
deviendra architecte départemental. L’entrepreneur chargé des travaux sera
Jacques GAYDON de SAINT-JEOIRE. Le 06 février 1862, Joseph-Michel GUY,
Sous-Préfet, acquiert au nom de l’Etat un vaste domaine dit "Le Clos de
Buttet". Initialement prévu pour la construction de la gendarmerie
impériale, ce terrain sera finalement destiné au Palais de Justice.
La construction du palais débute
le 24 mai 1862. Les travaux dureront quarante cinq mois. Il est construit
comme la préfecture et les haras dans le style LOUIS XIII, alors à la mode
en région parisienne. Il avait été envisagé, au dessus de la grande porte,
une inscription commémorative, mais son texte, que nous ignorons, choqua
et fut enlevé en décembre 1864. L’aigle de BONAPARTE prit sa place tenant
la foudre dans ses serres, surmonté de la couronne impériale.

Les ouvriers travaillent douze
heures par jour et parfois la nuit. Malgré cela PARIS s’impatiente et en
mars 1864 se plaint du retard.
L’architecture du palais est un
tel succès que les préfectures de la DORDOGNE et des HAUTES-PYRÉNÉES en
demandent les plans.
Les communes voisines
l’appellent l’Athènes des Bords de l’Arve.
Le 28 février 1866, le nouveau
président DESCHAMPS annonce que le tribunal est complètement installé
depuis la veille dans le nouveau palais de justice.De 1866 à 1874, le
palais de justice est l’objet de toutes les attentions. Il bénéficie
pendant cette période de diverses améliorations (des drapeaux, un
éclairage, ...).En 1883, la commune réclame une place pour la justice de
paix au palais de justice. En effet l’hôtel de ville a besoin de place
pour installer l’école primaire supérieure de jeunes filles, création de
Jules FERRY. Cette requête est acceptée.
Le palais de justice, aujourd'hui.
